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Il faut se rendre à l’évidence : aujourd’hui, presque tous les conducteurs de véhicules électriques rechargent leur voiture au mauvais moment, au mauvais endroit. Et il ne s’agit pas d’une simple inefficacité mineure. Non, il s’agit d’une erreur fondamentale que nous continuons à commettre en tant qu’industrie. La vérité dérangeante est que nous sommes en train de saper notre propre transition énergétique.
Prenons un matin de semaine : nous arrivons tous au bureau, branchons notre voiture à la station de recharge… et commençons immédiatement à la recharger. Et voilà. Le réservoir est plein. Au moment où la demande d’électricité atteint son maximum, entre 7 et 9 heures du matin, nous créons encore plus de charge sur le réseau. Pas de soleil, beaucoup de pics de consommation et donc les prix les plus élevés.
Et ensuite, que faisons-nous ? Vers 13 heures, la batterie est à nouveau bien remplie. Mais qu’est-ce qu’il y a alors ? Du soleil, et beaucoup de soleil. L’énergie gratuite de la nature, mais notre batterie est déjà vide. Trop tôt. Trop bête. Le soir ? C’est la même chose. Nous rentrons à la maison, branchons notre voiture et rechargeons… tout en cuisinant. Pendant la pointe du soir, les heures les plus chères et les plus pénibles pour le réseau.

Ce que nous faisons est une folie énergétique
En tant qu’industrie, nous devons de toute urgence prendre nos marques. La recharge intelligente est plus qu’un simple mot à la mode. Il ne s’agit pas d’une « bonne chose à avoir ». C’est une nécessité absolue. Et cela commence par la prise en compte des tarifs horaires dynamiques, qui prévoient parfaitement quand l « électricité est bon marché et abondante en fonction de la production d » énergie renouvelable. Grâce à l’offre et à la demande, le marché du jour précédent (BELPEX) reflète parfaitement le moment où il faut charger.
En Belgique, nous sommes à la traîne. D’autres pays s’attaquent déjà à ce problème au niveau politique. C’est pourquoi j’invite chaleureusement nos ministres régionaux et fédéraux de l « énergie – Mathieu Bihet (fédéral), Melissa Depraetere (flamande), Cécile Neven (wallonne) – à prendre les devants. Pas demain, mais aujourd’hui. Nous n’avons plus le temps pour des projets pilotes ou des documents politiques qui finissent dans un tiroir. Nous devons faire connaître les tarifs horaires dynamiques de l » électricité à la population et communiquer les avantages et les économies que nous pouvons en tirer.
Le gestionnaire de flotte change la donne
Pour les gestionnaires de flotte, il s’agit également d’une opportunité énorme. Pourquoi facturer 45 cents par kWh si vous pouvez le faire à 25 cents ou moins ? En orientant intelligemment les sessions de charge en fonction de l’énergie solaire, de l’énergie éolienne et de la charge du réseau, les économies peuvent atteindre 30 à 40 %. Et il ne s’agit pas là d’un discours marketing. C’est la réalité. Si nous incluons les prix Belpex des 3 derniers mois, soit 2135 heures, nous constatons un tarif inférieur à 0,02€/kWh pendant 342 heures et même 194 heures avec des prix négatifs sur le marché de gros, en raison de la production solaire. Celui qui charge sa voiture pendant ces 342 heures à 11kWh le fait totalement gratuitement en termes de composante énergétique pour 3 762kWh ou 20 000km sur 3 mois. Ceux qui savent faire le calcul comprennent les économies qu’un gestionnaire de flotte peut réaliser. Il est évident que les grandes compagnies d’énergie ne vont pas communiquer de manière proactive cette information à leurs consommateurs.

Chez STROOHM, en raison de notre concentration sur le marché de l « énergie, nous travaillons sur ce sujet depuis des années. Nous avons également réalisé une étude à ce sujet avec VLAIO et ELIA. Mais nous allons au-delà des présentations et des visions. En pratique également : notre technologie contrôle déjà aujourd’hui les processus de charge pour la maison et le bureau, en s’adaptant parfaitement aux tarifs dynamiques, aux prévisions solaires et aux prévisions de consommation. Nous n’attendons pas que l’industrie nous suive – nous essayons d » être le déclencheur sur le marché.
Une centrale virtuelle
Mais nous devons oser aller encore plus loin. Notre flotte n’est pas seulement une collection de batteries avec des roues. C’est une centrale électrique virtuelle en devenir. Nous pouvons soutenir la FCR (Frequency Containment Reserve) et la FRR (Frequency Restoration Reserve) avec notre flotte électrique. Nous avons la possibilité de déployer nos voitures pour équilibrer le réseau Elia, notre réseau à haute tension. Nous contribuons ainsi à maintenir la stabilité du réseau en cas de fluctuations soudaines de la demande ou de l’offre.
Mon rêve d’entrepreneur ? Réactiver notre vieille centrale à charbon de 1930 – où nous sommes basés à Schelle – … mais de manière décentralisée. Non pas en brûlant à nouveau du charbon, mais en trouvant 250 mégawatts de flexibilité grâce aux voitures électriques dans toute la Belgique. Nous transformerons alors notre mobilité en un atout pour le système énergétique. Nous réunirons alors la stabilité, la durabilité et l’efficacité économique au sein d’un réseau intelligent.

L’appel
Il ne s’agit pas d’une histoire de niche. Elle est au cœur de la transition énergétique et de la mobilité. Il est temps que les décideurs politiques, les entreprises, les gestionnaires de flotte et les entreprises technologiques comme STROOHM se donnent la main.
Arrêtons de charger au mauvais moment et au mauvais endroit. Chargeons enfin de manière vraiment intelligente, au bon moment, au bon prix, en gardant une vue d’ensemble.
– Bart Massin, PDG de STROOHM